- perdu
- Perdu, [perd]ue. part. Il a les significations de son verbe.On dit prov. qu'Un bienfait n'est jamais perdu, pour dire, qu'Un bienfait a tost ou tard sa recompense de quelque part que ce soit.On dit aussi prov. De tout ce qui survient d'agreable ou d'utile pour une personne qui ne sçait pas, ou qui ne peut pas en profiter, que C'est du bien perdu. chanter devant des gens qui n'ont point de goust pour la musique, c'est du bien perdu.On dit, Tirer à coup perdu, pour dire, Tirer au hazard. Et, Faire des fondations à pierres perduës, pour dire, Jetter des pierres au hazard & à l'avanture pour servir de fondement. Les fondations de ce mole ont esté faites à pierres perdües.On dit, Se jetter à corps perdu sur quelqu'un, pour dire, Se jetter sur luy avec impetuosité, & sans songer à se ménager.On appelle, Heures perdües, Les heures du loisir d'un homme qui est ordinairement fort occupé: mais on ne le dit guere que dans ces manieres de parler adverbiales. A vos heures perduës. dans vos heures perduës, &c. Je vous iray voir à vos heures perduës, à quelqu'une de vos heures perduës.On appelle en termes de guerre, Enfans perdus, Ceux que l'on destache pour donner à la teste des troupes. Commander les enfants perdus. il combattit à la teste des enfants perdus.On appelle aussi en terme de guerre Sentinelle perduë, Une sentinelle postée dans un lieu extrémement avancé.On dit, qu'Un homme est perdu de desbauches, qu'il est perdu de dettes, &c. pour dire, qu'Il a ruïné sa santé par ses desbauches, qu'il est accablé de dettes.On dit prov. Pour un perdu deux recouverts: & cela se dit des choses dont on veut faire entendre que la perte est facile à reparer.On dit encore prov. Courir comme un perdu, crier comme un perdu, pour dire, Courir, crier de toute sa force.On dit, d'Une femme publique & abandonnée, que C'est une femme perduë; Et absolument & substantivement, que C'est une perduë.
Dictionnaire de l'Académie française . 1964.